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Les 5 erreurs fréquentes dans l’alimentation estivale de ton cheval (et comment les éviter)

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Je me suis souvent retrouvée face à des cavaliers qui pensaient bien faire… mais qui, sous l’effet de la chaleur et de la saison, composaient des rations moins adaptées, voire risquées pour leurs chevaux. L’été est une période de vigilance renforcée : températures élevées, herbe abondante qui devient en quelques jours totalement sèche, sudation, travail intensif… il faut ajuster avec soin.

Je t’explique ici les cinq erreurs les plus fréquentes que je détecte chaque année, pour que tu puisses les identifier et les corriger facilement !

1. Sous‑estimer l’importance de l’eau et des électrolytes 💧

❌ Erreur n°1 : croire que le cheval boit suffisamment tout seul

Je le dis direct : un cheval bien alimenté, sans eau adaptée, c’est un cheval à risque. Par temps chaud, il peut boire jusqu’à 70 L/jour voire plus en cas de travail intensif ou de sudation accrue  .

Tu peux bien fournir un abreuvoir, mais si l’eau est stagnante, sale, trop chaude ou trop froide, ton cheval risque de diminuer sa consommation. Résultat : déshydratation, risque de coliques d’impaction ou même de coups de chaleur.

Quant aux électrolytes, c’est souvent traité comme un « bonus facultatif », réservées aux sportifs lors des efforts intenses. Mais en été, ton cheval puise du sodium, du potassium, du chlorure, et du magnésium pour sa transpiration. Si tu ne compenses pas, tu le mets en position de faiblesse.

Le mash est souvent donné dans le but de réhydrater après un effort (et de faire plaisir !). Mais l’intention ne suffit pas toujours. Cela entraîne un changement brutal d’aliment et un taux parfois trop élevé d’amidon. Certains chevaux y gagnent une diarrhée, pas l’idéale quand on cherche à hydrater son compagnon.


Accès illimité à l’eau propre : un indispensable de l’été

✅ Solution

Assure un accès illimité à de l’eau fraîche, propre, renouvelée régulièrement, si possible plusieurs points d’abreuvement. Propose un bloc de sel en libre-service, et adapte un complément électrolytique selon la sudation (avant/après effort ou travail prolongé, y compris une longue balade). Surveille attentivement la consommation après un effort intense : un cheval qui refuse de boire ou n’absorbe pas les électrolytes, c’est un signal d’inconfort ou de problème. Propose des fruits frais et mouille le concentré si cela est possible, c’est de l’eau en plus.

2. Trop de fibre… ou trop peu : mal doser le fourrage 🍃

❌ Erreur n°2 : soit trop, soit trop peu de fibres selon les situations

Certains pensent qu’en été, la verdure suffit. D’autres préfèrent doubler le foin pour compenser un manque supposé. Mais le bon dosage est la clé.

Trop de fibres produit une digestion lente et exigeante en énergie thermique : ça chauffe l’animal, surtout avec du foin grossier ou vieux , l’été nous donnons souvent la fin du foin de l’année précédente. Trop peu, c’est la porte ouverte aux ulcères, à l’irritation intestinale, à l’anxiété de la faim, à la prise e excessive de compensation… voire à des coliques.

Attention à la gestion de l’herbe qui change très rapidement avec les conditions climatiques.


Fourrage de bonne qualité, le garant d’une digestion saine.

✅ Solution

Offrir 1,5 à 2 % du poids corporel en matière sèche de fourrage de bonne qualité, même si ton cheval pâture. Ajuster selon l’activité : un cheval de concours ou un actif aura besoin de plus de fibre, mais aussi d’une source d’énergie facilement digérable. Si le foin est de mauvaise qualité ou susceptible de moisissure (cela arrive en été), privilégie un foin testé voire du foin passé à la vapeur si nécessaire.

3. Aliment trop riche ou mal contraint : l’erreur des easy‑keepers 🏇

❌ Erreur n°3 : surcharger un cheval facile sans en gérer l’impact

Un easy-keeper (cheval qui prend de l’état très facilement) peut vite devenir en surpoids si tu le laisses gambader sur de l’herbe luxuriante sans limite. Ça augmente le risque de fourbure ou de syndrome métabolique. S’il est habituel de se méfier au printemps, l’été n’est pas forcément synonyme de carte blanche ! Les conditions climatiques sont à surveiller de près pour s’ajuster au rythme de croissance de la flore des prairies.

La tentation est grande de compenser en limitant le foin. Erreur : moins de fibres, plus de pic nutritif quand il mange, ce qui dérègle son hydratation et sa glycémie.


Herbe luxuriante = danger pour les chevaux faciles

✅ Solution

Surveiller l’état corporel régulièrement (rubans, palpation, visuel, note d’état corporel). Mettre en place la gestion du pâturage : herbe limitée, panier, pâture tournante, ou pâturage dirigé  . Proposer un aliment à faible valeur énergétique, contenant vitamines/minéraux sans surcharges énergétiques  .

4. Changements brutaux de ration ou de fourrage 🌱

❌ Erreur n°4 : changer le foin, l’herbe ou le concentré d’un coup (ou trop vite)

On part en concours, on change d’écurie, on a un nouveau lot de foin… et hop : changement instantané. Résultat : colique, troubles digestifs, stress intestinal, voire des épisodes de diarrhée ou constipation.

Qu’il s’agisse de foin, herbe, concentré ou supplément, une transition progressive sur 7 à 10 jours est indispensable. Il s’agit de remplacer 25 % de l’ancienne ration par la nouvelle tous les 2-3 jours, voir plus si l’on constate des désordres intestinaux.

✅ Solution

Pour toute nouveauté alimentaire, alterner progressivement l’ancien et le nouveau, en respectant le timing. Si tu changes de lieu ou d’environnement (écurie, pâture), essaie d’emporter le foin ou le concentré habituels pour les premières journées d’adaptation  .

5. Surcharger en protéines ou en céréales : trop d’énergie inutile 🔥

❌ Erreur n°5 : fournir trop de protéines ou de glucides, augmentant le stress thermique

Les protéines et les glucides non structuraux (sucres, amidon) sont à surveiller en été. En fournissant un excès de protéines, ton cheval va éliminer l’azote dans l’urine, générant une chaleur supplémentaire, un besoin accru en eau, et une effort digestif inutile  .

Idem pour les céréales riches en amidon : elles peuvent transformer le cheval en pile électrique, provoquer des troubles de comportement, ou même déclencher des risqués métaboliques (ulcères, fourbure).

Attention enfin à la variation du rythme de travail. Si l’on pense assez facilement à augmenter la ration quand on travaille plus, l’humain ne pense pas forcément à la diminuer dans le cas contraire. Lorsque son cavalier est en vacances, l’activité de Pompon est beaucoup plus light et l’alimentation n’a que les besoins de bases à fournir. S’il continue à manger autant, Pompon pourrait un air de Bibendum au retour de son humain préféré !

✅ Solution

Adapter la ration en favorisant des sources d’énergie « cool » : fibres digestibles, graisses (huile végétale) plutôt que céréales  . Maintenir un taux de protéines modéré (10–12 %) et limiter les légumineuses trop riches (ex. luzerne) en été. Utiliser un aliment faible en énergie si besoin plutôt qu’un concentré riche en amidon.

🎯 Pourquoi ça compte : les conséquences, concrètement

– Coliques et troubles digestifs

Ce sont les problèmes les plus courants en été : digestion déréglée à cause d’eau insuffisante, de fibre inadaptée, ou de changement alimentaire brutal peut virer en urgence vétérinaire. Et je te promets, vu de près, ce n’est franchement pas joli.

– Fourbure & fibrographies métaboliques

Un easy‑keeper qui tourne sur herbe haute sans surveillance peut développer une fourbure, particulièrement s’il consomme trop de NSC (sucres/amidon) ou manque de minéraux essentiels pour utiliser l’énergie correctement  .

– Perte de performance, fatigue et inconfort

Un cheval nourrit avec un excès de protéines ou fibres lourdes sera vite assoiffé, moins alerte, plus coûteux à l’effort. L’énergie mal utilisée devient rapidement un frein.

🐎 Ma façon de procéder (ton bilan nutritionnel pro)

Quand je réalise un bilan nutritionnel personnalisé pour toi et ton cheval, voici quelques points clés que je vérifie systématiquement l’été :

Hydratation : consommation journalière, eau disponible et électrolytes.

Fourrage : qualité analysée autant de préférence, quantité, cohérence avec l’état corporel.

Pâturage : ton cheval a-t‑il accès à l’herbe ? Conditions de gestion (nature de l’herbe, horaire, panier…).

Concentrés, compléments : adaptés à l’activité, teneur énergétique, nature des glucides.

Transition : dates, rythme, interactions de minéraux/vitamines, dosage.

État corporel & suivi : score, poids, qualité du poil, comportement.

Je construis ensuite un plan sur mesure : ration équilibrée, ajustements progressifs, conseils pratique au quotidien (abreuvoirs, pitch à l’effort, gestion de l’herbe, etc.) qui prend également en compte tes contraintes.

En résumé

L’été : vigilance maximale sur eau, fibres, transition, gestion pâture, protéines/sucres. Les 5 erreurs les plus fréquentes : déshydratation, fourrage mal dosé, sur-alimentation chez easy‑keeper, changements brutaux, excès de protéines/glucides.

Je peux te proposer un bilan nutritionnel personnalisé pour corriger tout ça, assurer une performance durable, et garder ton cheval en pleine santé. N’hésite pas à me contacter 🙂

Peggy

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